samedi 18 octobre 2008.
Jolie promenade dans un autre monde *> 08:27.

Sentiment étrange d'avoir acquis quelque chose de nouveau en moi, et d'abandonner une autre partie de moi. Est-ce qu'un film à lui seul à le pouvoir de nous faire channger d'état d'esprit ? Est ce que 1h30 de notre soirée peut nous ouvrir les yeux sur ce qui nous entoure ? Il faut croire que oui. La preuve, le temps de me relever du canapé, de rassembler mes esprits, de boire un coup et de rallumer la lumière, et me voilà en train de pianoter sur mon ordinateur en essayant de comprendre ce que je ressens.

Eternal Sunshine. Je vais peut-être passer pour une inculte en disant que jusqu'à ce soir je ne l'avais pas vu. Tant pis. C'est loin d'être ma préoccupation principale. C'était bouleversant. Pas dans le sens bouleversant où l'on se retrouve à pleurer devant la tristesse des choses. Non, bouleversant au sens initial du terme j'imagine. A savoir qu'il a renversé quelque chose en moi. Ca doit être ça le sens de bouleversant, en tout cas pour moi, et en cet instant unique c'est le sens que je lui attribue.

J'essaye d'écrire ce que je ressens, ce qui fait que je suis silencieuse et que je ne peux échanger sur ce film avec les gens qui étaient à mes côtés pour le voir. Je crois que je suis toujours silencieuse quand un film m'a touchée. Je n'ai pas versé de larmes, parce que ce film ne s'y prêtait pas, parce que je n'en ais pas ressenti le besoin. Et me voilà une fois de plus à broder des mots sans réussir à saisir le noeud de mes pensées. Je n'arrive pas à dire que c'est telle ou telle chose qui me rend si silencieuse, si fermée aux autres en cet instant. Je n'aurais même pas le courage ou la prétention de vouloir interpréter ce film. J'imagine que c'est le genre de film que l'on ressentira différemment selon qui on est, ce que l'on a vécu, et notre état d'esprit présent.

Ces quelques lignes décousues n'ont pas grand sens, mais à défaut de pouvoir dire ce que je ressens, j'avais besoin de décrire ce qu'il se passe en moi dans ces moments là, ce calme immense, une sorte de paix intérieure même si l'on ne sait pas vraiment au final ce que pourrais être cet état de paix intérieure. En tout cas, à cet instant précis, rien ne m'atteint, rien ne me touche. Je ne suis ni triste ni heureuse. Je suis juste ailleurs. Sans savoir ce qu'est cet ailleurs.

J'ai peur d'arrêter de vous ennuyer autrement dit d'arrêter simplement d'écrire. Si j'arrête d'écrire, je vais me retrouver dans la réallité, dans cette réalité. Je vais ouvrir les yeux bien qu'ils ne soient pas fermés. Je vais réentendre les bruits et les voix qui m'entourent. On va me parler, mais je n'en ai pas envie. Je n'ai pas envie de devoir parler que ce soit pour dire que j'ai aimé le film, ou que le paquet de chips est posé sur le piano. Je ne veux pas non plus m'isoler. Me retrouver seule à nouveau avec mes pensées. Juste écrire. Un mot, une phrase, une ligne. Juste moi.

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